La Normandie et les principautés voisines

Les frontières de la Normandie ducale se dessinent dans un rapport de force sans cesse remis en cause avec ses voisins. A l’époque où Guillaume affermit son pouvoir sur la Normandie, le comte d’Anjou Geoffroi Martel (1040-1060) s’impose sur l’échiquier politique. La rivalité entre les deux princes est attisée par la politique du roi de France Henri 1er qui joue alternativement l’un contre l’autre de ses grands vassaux dans l’espoir de contenir leur puissance.

Entre 1049 et 1051 le duc de Normandie et le comte d’Anjou sont conduits à s’affronter pour le contrôle de la région du Maine. Le roi de France assisté de Guillaume assiège le château de Mouliherne (Maine-et-Loire), Geoffroy Martel s’empare du Mans et des villes normandes d’Alençon et de Domfront. Les opérations se terminent par la victoire du duc de Normandie. La région du Passais, autour de Domfront, est annexée.

Immédiatement le roi de France renverse son alliance au profit du comte d’Anjou et des barons normands rebelles à l’autorité du duc. En 1054 deux grandes armées attaquent la Normandie au sud et au nord. L’une est conduite par le frère du roi de France Eudes. Son camp est surpris et massacré à Mortemer. Une nouvelle offensive en 1057 remonte la vallée de l’Orne. Elle est interceptée au gué de Varaville près de Caen. Le roi de France doit se retirer devant le duc de Normandie.

Le duc de Normandie a désormais les mains libres pour la conquête du Maine dont il reçoit l’héritage à la mort du comte Herbert II, réfugié auprès de lui. En 1063 Guillaume s’empare du Mans et fait reconnaître le titre de comte du Maine à son jeune fils Robert Courteheuse. Enfin en 1064 Guillaume peut intervenir en Bretagne dans le conflit opposant Conan II et Eudes de Penthièvre. Au cours d’une expédition dont la Tapisserie de Bayeux porte témoignage, le duc libère Dol de ses assiégeants, s’empare de Dinan et rétabli son autorité sur le Mont-Saint-Michel.

Il est accompagné d’un seigneur anglo-saxon qui se comporte alors comme un parfait compagnon d’armes : Harold Godwinson.